Les programmes immobiliers à Thorigny sur Marne défraient la chronique locale l’un après l’autre. Souvenez-vous des débats autour de l’ancienne clinique, du programme réalisé dans le virage de la rue de Claye, des immeubles K&B rue Cornilliot, des projets des bords de Marne. Bientôt, on parlera des promesses d’achat signées par un même promoteur entre la rue Cornilliot et la rue de Claye. Au cours des dernières semaines de 2018, c’est le programme de la rue du Maréchal Gallieni qui a de nouveau fait l’actualité.
Un conseil municipal, le 20 novembre 2018, a autorisé la commune à acheter, pour 850 000 euros, une partie du terrain des Sauvières. Qu’est-ce que c’est que 850 000 euros pour la richissime commune de Thorigny sur Marne ? Après tout, elle a déjà acheté le local commercial de la rue Cornilliot, un petit peu moins cher, et aussi les locaux des banques de la commune (la BNP, le CIC). On a du oublier de dire à nos élus que les coffres avaient été vidés avant la mise en vente ! Elle a encore acheté un cabinet médical et préempté ici ou là quelques propriétés avant parfois de renoncer… Bref, à Thorigny, on préempte, on emprunte, on achète, on loue, on vend… Quand on peut !
Les détonateurs sont toujours les mêmes
Des riverains se mobilisent. L’équipe municipale fait semblant de découvrir le programme. Elle montre du doigt Marne et Gondoire : c’est pas moi, c’est eux ! Elle prend alors avec force le parti des riverains. La seule représentante, réellement active, de l’opposition qui siège au conseil municipal, dénonce l’absence d’information sérieuse et de réel travail sur les dossiers de la municipalité. Sur ces deux constats, on ne peut lui donner tort ! Mais sa prise de parole se perd dans le bruit que s’efforce alors de faire la municipalité. Celle-ci, lorsqu’elle sort de sa torpeur naturelle, freine, réunit, négocie vaguement et, au final, le projet se fait… ou pas. Pour le quartier des Sauvières, l’achat des terrains semble indiquer qu’il ne se fera finalement pas. C’est une bonne chose et on comprend le soulagement des riverains mobilisés.
Les choses avaient en effet bien trop avancé ! Vous n’avez pas pu manquer les panneaux qui ont un moment envahi Lagny et Thorigny pour présenter les biens à vendre sur les coteaux de Thorigny. La mairie, non, elle n’a pas vu venir le coup !
Un nouveau “quartier” aux Sauvières
Il est bien beau vu du site de “Marne et Gondoire Aménagement“. L’image contraste avec les banderoles qui, pendant plusieurs mois ont barré les clôtures des maisons de la rue du maréchal Galliéni. Nous comprenons que revenir sur les erreurs passées finisse par lasser. Nous comprenons que ce qui reste de l’équipe en responsabilité préfère regarder loin devant et… se projeter tant bien que mal vers 2020. Pour autant, c’est aussi faire preuve de sagesse de savoir reconnaître qu’on apprend de ses erreurs. Et, ici, comme elles sont nombreuses, il y a beaucoup à apprendre !
D’ailleurs, ces leçons, nous aimerions qu’elles soient retenues lorsqu’on parlera concrètement de l’avenir du site de l’entreprise Cofane et de l’aménagement des bords de Marne.
Un quartier du “coeur urbain” de Marne et Gondoire
On nous demande d’être indulgents… Mais les élus sont en poste depuis 2008 ! Les Sauvières est un “quartier” de 1,5 hectares au sein du programme de “coeur urbain” porté par Marne et Gondoire (un projet à 5 milliards d’euros !). Un “comité de suivi opérationnel” composé du Président et des maires des villes concernées – Lagny, Pomponne, Saint-Thibault et Thorigny se réunit depuis mars 2009…
Le projet concernant Les Sauvières est concrètement dessiné et connu depuis 2011 avec ses 3 volets : la réhabilitation de la Résidence Galliéni, la construction de logements sociaux neufs et des logements neufs en accession à la propriété. La réalisation de logements sociaux et privatifs est alors conçue comme une garantie de mixité sociale.
Les débuts de réalisation datent de l’automne 2012. Qu’est-ce que c’est que 6 ans pour s’informer quand on donne l’autorisation d’aménager et qu’on signe les permis de construire !? C’est à l’été 2017 que les riverains de la rue Gallieni se sont mobilisés. Ils ont alors pavoisé leurs maisons de banderoles dénonçant le projet. Pendant ce temps, OGIC faisait sa pub des deux côtés de la Marne pour vendre les appartements pour lesquels il avait reçu le permis d’aménager…
Aujourd’hui, le quartier des Sauvières est devenu le symbole de la disparition et du renoncement à un urbanisme aéré. Ce nouveau quartier n’est ni en centre ville ni à proximité immédiate de la gare. Or c’est un espace particulièrement densifié, trop densifié de notre point de vue. La modification de la carte scolaire en témoigne. Les enfants des nouveaux habitants iront à l’école des Cerisiers. Dans ce quartier aussi le recours à l’automobile va donc s’accroître. Si les familles pouvaient éventuellement rejoindre le groupe scolaire Gambetta-Clemenceau à pied, c’est impossible pour les Cerisiers.
J’achète, c’est une affaire à faire !
Fin 2018, avec plus de six années de retard, après un an de mobilisation des riverains et la création d’associations de défense, le maire a frappé du poing sur la table, fait les gros yeux et dit, banco, j’achète, c’est une affaire à faire ! TDS a peut-être tort de regarder dans le rétroviseur, lorsque d’autres disent regarder loin devant… Pour autant, il n’y a jamais eu autant de projets immobiliers, engagés et menés à terme que sous les deux mandats de l’équipe en responsabilité. La question que pose TDS est simple et nous la posons avec constance depuis 2013 : combien d’années et combien d’emprunts seront nécessaires pour qu’il y ait une politique d’aménagement anticipée, concertée et suivie par les élus à Thorigny sur Marne ?