Je sais où tu habites et je sais d’où tu viens… #3

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Je sais où tu habites et je sais d’où tu viens…  C’est l’été et Tds se lance dans une série de petites “fictions historiques” ! C’est une manière plaisante, ludique, de découvrir Thorigny sur Marne grâce aux notes de Edmond Morin, à la “mémoire” préservée par André Claverie et à la “plume” imaginative et libre (très libre !) de Fabrice Hamelin.

ÉPOQUE # 3

Ils la connaissent, tous les deux, l’histoire des trois jeunes partis à l’aventure, avec une simple lampe de poche, et qui se sont perdus dans les carrières d’Annet. C’était au printemps, il y a trois ans, en 1993.  Ils savent également que les carrières de Thorigny sont interdites aux visiteurs, pour des questions de sécurité évidentes… Mais il y a dix, quinze ans, les galeries souterraines étaient encore accessibles. Hier, Il a suffi qu’ils tombent sur cette vieille carte postale pour se retrouver ici, dans la forêt des Vallières, à chercher comment rejoindre les anciennes carrières depuis longtemps abandonnées.

Il ne manquerait plus qu’ils tombent sur des chauves-souris ! Elles utilisent les carrières d’albâtre et de gypse comme abris, en période d’hibernation, mais en plein été aussi ! Pour la mise bas et pour l’élevage des jeunes. Il vaut mieux qu’il ne lui en parle pas maintenant… Là, il en serait presque à regretter de ne pas entendre de moteurs de Quads. Il rêverait presque d’entendre les sabots d’une patrouille à cheval venue rappeler aux motards que leur sport est interdit dans la forêt. Il perturbe la faune et dégrade la flore et les sols.  

Pourvu qu’ils ne tombent pas sur une cheminée d’aération ou sur un puits d’accès. Le sous-sol des Vallières a été exploité pendant plus de trois siècles, du 17ème au milieu du XXème siècle. L’albâtre gris-blanc des Vallières a servi à faire des cheminées, des pendules, des vases, des sculptures, des coupes, des presse-papiers...  Au XIXème siècle, la carrière d’albâtre participe de la prospérité du territoire qui entoure Lagny et sa gare, à côté de la vinaigrerie et de l’imprimerie installées à Lagny mais aussi des carrières de gypse et des usines à plâtre d’Annet. A cette époque déjà, des accidents ont eu lieu et des mesures de précaution ont été prises pour assurer la solidité des galeries et la sécurité des travailleurs.

Et voilà, maintenant, il pense au pire : et si le sol s’effondrait sous leurs pieds ?! Il a bien en tête ces articles du Parisien sur le “gruyère seine et marnais” et plus particulièrement sur les habitants des Combeaux et de la rue des Salvâtres qui s’inquiètent de savoir si leurs maisons sont construites sur d’anciennes carrières de gypse. Il a aussi entendu que le conseil municipal avait demandé aux services de l’Etat et de la Région de prendre en charge les travaux d’investigation nécessaires pour savoir jusqu’où s’étendent les galeries et surtout dans quel état elles sont. Il y a encore eu les articles sur les carrières d’extraction de marne qui passeraient sous les rues de Verdun et Parmentier… Le rapport du BRGM, remis en septembre dernier, a beaucoup fait parler.  

Il hausse les épaules. Comme s’il fallait prendre à la lettre tout ce qu’on raconte ou tout ce qui est écrit dans les journaux…  Allez viens, on rentre ! C’est mieux… De toute façon, tous les accès sont bouchés… Et puis, c’est moi l’ainé… C’est moi qui décide. 

 

 

 

 

 

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