La saison des jardins familiaux

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Lagny sur Marne se lance. Conches sur Gondoire vient d’inaugurer les siens.  Vive le printemps des jardins familiaux en Marne et Gondoire ! Ce ne sont pas les premières communes à se lancer dans ces projets. Ceux de Pomponne sont certainement les plus connus. Il en existe aussi à Thorigny sur Marne. Quelles leçons tirer de l’histoire récente des jardins familiaux de Thorigny sur Marne ? 

L’abandon des jardins familiaux

A Thorigny sur Marne, des jardins familiaux sont créés en 2012 au bout de la rue des Pointes. Aujourd’hui, la majorité des 20 parcelles sont en friches et semblent abandonnées. Seules quelques unes sont encore cultivées. Toutes ne sont sans doute pas attribuées. C’est dommage, parce que les jardins ouvriers, familiaux ou collectifs, ont des intérêts indéniables pour l’environnement et la vie sociale d’une commune. Il n’y a aucun doute sur la pertinence de la démarche ! En revanche, pour qu’un tel projet soit une réussite, cela exige un investissement continu et un engagement réel de la part de la commune et de ses élus.   

A Thorigny, le caractère artificiel du projet s’est révélé porteur de difficultés que la municipalité rapidement désinvestie n’a pas réussi à dépasser. Le coût a été conséquent : installation de barrières, d’arrivées d’eau et d’électricité. Lorsque la municipalité s’y intéressait encore, au lendemain des élections municipales de 2014, une mare “à vocation pédagogique” a même été créée (on y annonce des carpes Koï,…). Une pompe et un petit panneau solaire sont également installés. Mais les ferments de l’échec du programme sont ailleurs.

A l’image du studio d’enregistrement inauguré en pleine campagne municipale, ces jardins sont d’abord envisagés comme une offre électorale. De manière plus problématique encore, ce sont aussi une “réponse” voulue à une initiative citoyenne réussie, celle des riverains de la rue des Bordes, qui créent l’association Le jardin déborde ! dès 2011, à proximité du lycée Perdonnet.

La réussite du jardin partagé

Le jardin partagé répond à une philosophie tout à fait différente : les riverains de la rue des Bordes y développent une culture biologique et collective respectant les principes de la “permaculture”. Cette volonté de promouvoir des techniques de jardinage respectueuses de l’environnement et participant au développement de la biodiversité s’accompagne d’un souci d’éducation à l’environnement. Plus encore, la production y est redistribuée aux membres de l’association et s’accompagne d’une volonté de développement du lien social et inter générationnel, comme en témoignent la constante participation à des manifestations pédagogiques et culturelles.

En effet, pour le jardin partagé, les initiatives n’ont cessé de se multiplier depuis 2011  : troc vert, festi-soupe, Welcome Soupe pour accueillir les migrants à Lagny sur Marne, création avec d’autres associations du collectif Vivre Autrement en Marne et Gondoire, participation aux rencontres Incroyables comestibles et tout récemment aux festivals Vivre autrement la terre et la beauté sauvera le monde à Lagny sur Marne.

Au départ, le squat d’un terrain en friche inoccupé depuis plus de 5 ans  et un combat collectif pour que le lycée renonce à y faire un parking pour les enseignants et surtout que la municipalité – qui y envisage un autre projet : la fameuse “ferme pédagogique” ! – signe une convention tripartite proposée par le conseil régional, propriétaire du terrain. 

Quelles leçons en tirer ?

A Thorigny, les difficultés rencontrées s’expliquent par une conception dans la précipitation et pour plusieurs mauvaises raisons qui n’ont que peu à voir avec l’ambition portée par les jardins ouvriers et collectifs qui se développent aujourd’hui. Bien entendu, ils auraient pu ou dû être un outil central du mieux vivre ensemble si la municipalité ne s’était pas désengagée une fois les séquences électorales passées. Mais il n’est pas trop tard. Nous, TDS – Thorigny Démocrate et Solidaire, demandons à la municipalité que le projet soit repensé, qu’elle remette l’ouvrage sur l’établi et s’investisse dans une démarche qui s’inspire du bel exemple offert par le jardin associatif de la rue des Bordes !      

 

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