Je sais où tu habites et je sais d’où tu viens… #1

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Je sais où tu habites et je sais d’où tu viens…  C’est l’été et Tds se lance dans une série de petites “fictions historiques” ! C’est une manière plaisante, ludique, de découvrir Thorigny sur Marne grâce aux notes de Edmond Morin, à la “mémoire” préservée par André Claverie et à la “plume” imaginative et libre (très libre !) de Fabrice Hamelin.

ÉPOQUE # 1

En cette fin du XIème siècle, le premier regard du voyageur arrivant à Thorigny cherche d’abord de l’autre côté de la Marne. Bien entendu, il a repéré le passage du guet. La vieille voie romaine y conduit directement. Mais ce qui l’intéresse vraiment est de l’autre côté, sur la rive gauche. Le monastère lui apparait clairement, mais lui est venu pour les foires qui se tiennent à Lagny en ce début d’année. En janvier, le cycle des foires de Champagne débute sur les bords de Marne. En mars, Bar sur Aube accueille les marchands avant Provins, en mai, puis Troyes en juillet. Le seigneur de Montjay et Thorigny n’a pas encore fait construire le pont de bois pour relier Thorigny à Lagny, juste à l’emplacement du pont actuel. En attendant, comme les foires se tiennent en plein hiver, le passage du gué est des plus compliqués et parfois même impossible.

C’est encore le cas ce jour-là et notre voyageur, frigorifié et fatigué, a vite fait le tour de ce qu’il peut trouver de ce côté-ci de la Marne. Thorigny n’est guère plus qu’un hameau regroupé autour de la chapelle du Haut-Soleil. Quelques flocons de neige tombent sur les vignes du coteau. C’est le pont de bois qui va permettre au bourg de se développer rapidement et d’abord, parce que les droits de péage et de tonlieu pour participer aux foires sont élevés ! Colporteurs et petits forains, “pied poudreux” sillonnant les campagnes, leur pacotille sur le dos, n’ont pas d’autres choix que de s’installer sur la rive droite et d’offrir leurs marchandises aux passants qui se rendent ou repartent de la foire.       

Des auberges vont ensuite être construites en bord de Marne. Là encore, tous les visiteurs ne peuvent trouver à se loger à Lagny. Thorigny profite ainsi de l’attractivité du bourg !  Rapidement, Thorigny devient un lieu d’attraction, au sens premier du terme ! Jongleur, bateleur, voleurs et ribaudes, dont la présence à Lagny est proscrite, y distraient les marchands et leurs clients. Prêteurs et usuriers, qui ne sont pas plus admis sur les terres de l’Eglise, y établissent également leurs officines.  

Bref, au Moyen-Age, Thorigny développe ses propres activités commerciales et, somme toute, en parfaite complémentarité avec celles installées à Lagny ! Bien entendu, le lecteur avisé ne trouvera ici aucun message subliminal à l’intention de ceux qui, aujourd’hui, envisagent une revitalisation du centre bourg  !

      

 

 

 

 

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