Le jeudi 11 octobre dernier, après une bien longue trêve estivale (le précédent CM a eu lieu le 26 juin 2018 !), le conseil municipal a fait sa rentrée à Thorigny sur Marne. Surprise, il y avait cette fois-ci davantage de public dans l’assistance que d’élus municipaux à la table du conseil ! 12 élus étaient présents sur les 22 que compte la majorité municipale ! Une quinzaine de personnes avaient pris place dans le public.
Élus, muets ou absents
On n’est pas surpris du faible investissement des conseillers municipaux. Plusieurs d’entre eux ont, depuis longtemps, cessé de participer aux réunions publiques et sans doute aussi au travail municipal. Comme la plupart des Thorigniens, vous ne connaissez pas ces élus de la majorité municipale. Cela fait bien longtemps que vous ne les avez pas croisés et, de toute façon, il est difficile de savoir qu’ils siègent au conseil municipal. Déménagements, bouderies, mises à l’écart et délégation des tâches à l’administration…, les raisons diffèrent. Mais ils n’ont jamais vraiment été présents et le sont de moins en moins. Bien triste démocratie locale !
Depuis dix ans, le rituel du conseil municipal semble immuable. A la longue litanie des pouvoirs transférés par les absents aux élus présents succède, depuis dix ans, les quasi-monologues du maire ponctués des questions de la seule élue de l’opposition visiblement motivée à siéger. Cette fois encore, nous avons pu vérifier que peu de réponses lui sont données lors du Conseil. Faute de connaissances le plus souvent, et lorsque la Directrice Générale des Services ne peut venir à son secours, le maire répète une formule quasi-magique et qui n’engage à rien : “je me renseignerai”. une triste fin de mandat à l’image de celle du précédent et qui avait motivé notre engagement dans la vie locale en 2013.
De l’intérêt des questions diverses
Nous étions venus plus particulièrement par le point 1.2. de l’ordre du jour (projet Sauvières). La question a été reportée à un autre conseil, pour des raisons un peu confuses. Elle reviendra certainement après la commission urbanisme, une réunion publique proposée et puis le débat d’orientation budgétaire. La municipalité n’est pas prête. Dont acte. Ce n’est pas la première fois : le budget participatif annoncé en 2015 est, à l’été 2018, envisagé sous la forme d’une “boite à idées” ! La réunion publique sur la sécurité, avec le commissaire-député en Guest Star annoncée en juillet, on l’attend…toujours !
Un participant moins averti sera peut-être surpris par la disparition des questions locales à dimension politique, celles qui appellent un débat, une vision de l’avenir de la commune. Ces questions-là sont noyées voire reléguées par des points pratiques et techniques, souvent nécessaires, comme les conventions de salage, les subventions aux associations, les réaménagements de confort du cabinet médical (c’est comme ça que cela a été présenté !), le financement sur des critères pas forcément clairs des permis de conduire, entre 200 et 400 euros, pour l’accès à l’emploi. Bref, un tas de choses sans doute importantes pour une équipe en campagne… mais nettement moins pour d’autres.
L’intérêt du Conseil Municipal est donc venu des questions : celles de l’opposition siégeant au conseil et celles du public à la fin de la séance. La sécurité justement. Et bien, tout va bien à Thorigny ! A Thorigny, selon le Maire, des petits gars sympas sont pris en main, dès le plus jeune âge, par la Thory-team et s’il n’y avait pas ces vilains petits caïds de l’autre rive, venus pour les chatouiller et parfois même leur manger l’herbe sous le pied, tout se passerait au mieux ! Bref, la politique de prévention de l’équipe municipale présente les meilleurs résultats et puis tout cela, “c’est l’affaire de la police nationale” ! Euh ! Le revirement à 180° effectué en pleine chaleur estivale et qui semblait donner enfin naissance à un embryon de police municipale, c’était une réponse conjoncturelle !?
De bien vilains promoteurs immobiliers !
Du public est également venue une question intéressante portant sur l’achat, par un promoteur immobilier, de 5 terrains situés dans la pente qui relie la rue Cornillliot à la rue de Claye. Le maire reconnait être au courant et indique ne pas partager le projet immobilier envisagé !
Redisons clairement et distinctement les choses : 5 TERRAINS, EN PLEIN CENTRE VILLE, A COTE DES BATIMENTS KAUFMANN ET BROAD ONT ETE ACHETES PAR UN UNIQUE PROMOTEUR IMMOBILIER. LA MAIRIE EST BIEN ENTENDU INFORMEE MAIS ELLE TIENT A DIRE SON DÉSACCORD SUR LE PROJET ENVISAGE…
Si les riverains n’avaient pas posé la question, cet achat serait resté connu de quelques uns seulement… Ni vu ni connu, je t’embrouille. Y a-t-il un suivi du marché immobilier à Thorigny sur Marne au-delà des achats compulsifs de la Mairie, le plus souvent après la bataille, lorsqu’il n’y a plus d’autres solutions et que les riverains ont agité le chiffon rouge (Gallieni, local commercial Kaufmann et Broad, CIC, BNP… ) ?
Voilà donc une municipalité, empêtrée dans son PLU depuis près de dix ans – pour mémoire, le PLU de Thorigny sur Marne est en révision depuis l’été 2013 – qui annonce benoitement : Monsieur le promoteur immobilier, je suis en désaccord avec votre projet. Oui, et je le dis, aujourd’hui, haut et fort, parce qu’en conseil municipal des riverains sont venus me poser la question. Quelle crédibilité lui accorder ?